Découverte surprenante que l’exposition présentée par le Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds pour son 150e anniversaire !
PAR CHRISTIANE BETSCHEN
«The Liminal Space Trilogy» (Au seuil du paradis et de l’enfer), tel est le titre de ce spectacle – pour moi, c’est la définition qui sied le mieux à ce montage issu du «cybermonde cinématographique», selon la définition du catalogue de l’exposition.
Des auteurs AES+F, acronyme de leurs noms respectifs (Tatiana Arzamazova. Lev Evszovich, Evgeny Svyatsky et Vladimir Fridkes), tous Russes, deux sont architectes, le 3e graphiste et le dernier venu, photographe de mode. Leur œuvre est difficile à caractériser; j’emprunterai les mots de l’ancien directeur du Centre d’art contemporain de Salamanque: … les travaux d’AES+F sont nourris de paradoxes culturels et moraux: séduction et menace, hyperréalisme et artificialité, classicisme et contemporain, spiritualité et sensualité, historisme et fin de l’histoire». Ce monde de paradoxes vous envoûte complètement.
Les tableaux projetés sur écrans géants fascinent parce qu’ils mêlent présent, passé et futur, les personnages se meuvent dans des paysages d’une grande beauté, tout se déroule dans un rythme très lent que soutiennent des musiques classiques parfaitement adaptées, tous ces éléments concourent à créer un monde poétique à chaque instant surprenant.
Cette exposition n’a pas eu la publicité qu’elle mérite, la situation politique actuelle et les tensions avec la Russie en sont la cause, le financement en a été pénalisé. Il a fallu un engagement sans faille des artistes eux-mêmes et des partenaires du Musée des Beaux-Arts pour que le montage soit assuré.
Elle est encore visitable jusqu’au dimanche 28 septembre, qu’on se le dise!
