Fonds d’archives de journalistes, la ville de Lausanne et le canton de Fribourg pionniers


Que faire de ses archives le jour où la retraite sonne? La question se pose avec une acuité particulière pour les journalistes d’investigation qui ne se contentent pas d’une dépêche d’agence ou d’une visite sur wikipedia vite fait bien (?) fait pour alimenter le circuit de l’information.

Pour les vieux briscards dont l’activité dépasse 30 ans de carrière, l’activité médiatique se mesure au nombre des rayons de bibliothèque occupés par des classeurs ou des piles de documents entassés les uns sur les autres. Le jour où le journaliste quitte le local de la rédaction qui l’a employé, deux solutions s’offrent à lui: le classement vertical ou bien un déménagement en bonne et due forme de ses kilos de dossiers. Cette solution est celle que choisissent certains loups blancs de la profession, désireux de ne pas voir disparaître ce qui constitue à leurs yeux un patrimoine affectif quand il n’est pas tout simplement historique. Les archives terminent alors provisoirement à la cave où les retrouvent les héritiers désemparés à la mort du titulaire.

C’est la situation qu’a vécue la veuve de Roger de Diesbach au décès du journaliste fribourgeois, en 2009. Nicoletta de Diesbach a alors entrepris de s’adresser aux Archives de l’Etat de Fribourg qui viennent d’achever, au terme de cinq année d’un labeur de fourmi, le classement et l’inventaire complet. “Roger disait qu’un journaliste sans archives n’en est pas un”, a commenté Nicoletta de Diesbach lors de la présentation du Fonds Roger de Diesbach, le 12 mars 2015 à Fribourg. En chiffres au total 27 mètres linéaires de documents datés de 1916 à 2009, 222 boîtes, un répertoire thématique remarquable de près de 500 pages qui permet au chercheur de s’orienter.

Si elle constitue une première à Fribourg, la conservation de fonds liés à la presse n’est pas une nouveauté à Lausanne où les archives de la ville se consacrent à cette oeuvre de pérennisation depuis une vingtaine d’années environ. C’est ainsi que l’institution lausannoise a inventorié les archives du Cercle de la presse Lausanne et celles de la “Gazette de Lausanne”. Pas entièrement inventoriés, en revanche, donc pas encore accessibles, sont les fonds, plus récents, du Forum des journalistes économiques, de l’association info-en-danger (dont la Méduse est la dépositaire de l’activité en ligne) et des journalistes Christian Campiche et Philippe Golay.

S’ajoutent à cette liste les archives de la presse audiovisuelle locale au travers de deux fonds, Radio Acidule et Télévision de la région lausannoise. Dans chaque cas, les émissions ont été en partie inventoriées.

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