Lu ailleurs – Suppressions de postes chez Bombardier, le Chablais menacé de devenir une région dortoir


Si Vaud s’agite pour sauver les emplois de Bombardier, Zurich reste de marbre et le Chablais est menacé de devenir une région dortoir.

PAR EDGAR BLOCH

La NZZ consacre ses lignes aux attitudes divergentes des responsables politiques des cantons de Vaud et Zurich et observe la barrière de rösti qui les sépare dans leur réaction après les 650 suppressions de postes annoncées par le constructeur ferroviaire Bombardier.

Par ailleurs, le quotidien zurichois dresse un portrait peu flatteur du Chablais, menacé de sombrer dans une forme de région dortoir, après la restructuration massive qui frappe de plein fouet le site de Villeneuve. 650 emplois seront supprimés au cours des deux prochaines années chez Bombardier en Suisse.

Les mauvaises nouvelles économiques ne suscitent pas les mêmes réactions politiques dans les deux cantons concernés, indique la gazette des bords de la Limmat.

A peine la nouvelle connue, le Conseil d’Etat vaudois a agendé une rencontre avec la direction de la société et a fait part de sa consternation et de ses inquiétudes en direction des employés touchés dans les médias. Interviewé sur la RTS, le ministre de l’économie Philippe Leuba a même parlé d’un « jour de deuil ». Les interventions politiques lors de mauvaises nouvelles économiques dans le canton de Vaud et en Suisse occidentale sont une forme de routine, poursuit la NZZ. Que la politique ne se prononce pas dans un tel cas serait inconvenant. En janvier dernier, le gouvernement vaudois avait convoqué le directeur de Ringier Zurich à Lausanne lors de la fermeture de «L’Hebdo». Plus loin, lorsque Novartis avait menacé il y a cinq ans et demi de fermer le site de production de Prangins, le Conseil d’Etat vaudois était parvenu à limiter les dégâts au moyen d’allégements fiscaux conséquents. Les modalités de la transaction n’ont d’ailleurs jamais été divulguées. 320 emplois ont été sauvés à l’époque.

La situation à Zurich est inverse. Pas l’ombre de la moindre communication publique. Certes, seuls 100 emplois sont touchés ici contre 550, employés temporaires pour l’essentiel, sur le site de Villeneuve. « Répondre maintenant est bien trop tard », explique, interrogé par la NZZ, Jérôme Weber du Département des affaires économiques du canton de Zurich. Ici aussi une réunion entre les autorités cantonales et des représentants de Bombardier s’est faite; celle-ci est requise par la loi pour signaler les suppressions d’emplois à l’Office de l’emploi. Contrairement à Philippe Leuba, son homologue Carmen Walker Späh, également PLR, n’a donc pas jugé opportun d’y participer. «L’implantation économique à Zurich est beaucoup plus forte. Il en faut bien davantage avant que la politique ne réagisse», observe Weber.

La barre pour réagir est largement plus élevée. Le journal rappelle encore le traumatisme vécu lors de la disparition de Swissair en octobre 2001 qui avait alors touché près de 5 000 personnes. Reste à mesurer l’efficacité de l’interventionnisme politique à la Vaudoise. «On verra», a répondu Philippe Leuba à la question posée par les journalistes de la radio. Reste que le précédent de Novartis laisse présager un certain succès de la part des autorités vaudoises.

Le Chablais région dortoir ?

Par ailleurs, le retrait de l’industrie dans le Chablais observé par la NZZ présage un avenir plutôt sombre de la région, Outre les suppressions d’emplois imminentes de Villeneuve, l’annonce par Tamoil début 2015 de la fermeture de la raffinerie de Collombey-Muraz, et dans la même année de la restructuration par Syngenta de plus d’une centaine de places de travail à Monthey est relevée. Autrement dit, la région située à la frontière des cantons de Vaud et du Valais menace de se transformer en un vulgaire site dortoir, conclut la NZZ.

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