Poème de Pascal Berney


Moi
j’arrive pas à éprouver
la moindre aversion
envers les pigeons

Je ne sais pas pour vous

Mais moi
je les vois chaque jour
chassés du pied
visés par les voitures
goinfrés par les touristes
poursuivis par les enfants

Pourtant ils sont là
si proches
si vulnérables
une fois leurs ailes repliées

Mais l’Homme cet éternel Icare
les jalouse sans doute de cet envol
dont il est incapable

Le pauvre
cloué au sol
comme jadis
on clouait les chouettes
aux portes des églises
pour une sotte superstition
née de l’intolérance
qu’on appelle aussi
fille aînée de l’ignorance
aux côtés de laquelle il court
comme un émeu
que plus rien n’émeut

Image – Berney – Photo prise avant un lancer de bouteille imbécile

 

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