Q-de-sac ?


Tous les grands partis politiques, de gauche à droite, s’attachent à proclamer qu’ils ont pour objectif la prospérité pour tous. Dont acte.

PAR PIERRE ROCHAT

A droite, les tenants du libéralisme ont failli car on constate que le capital se concentre inexorablement dans les mains d’une minorité de plus en plus fine. Certes, une classe moyenne a émergé. Mais elle le doit autant par l’effort de redistribution par l’Etat que par la théorie libérale qui postule que « la prospérité de l’un fera celle de tous ».

A gauche, les tenants de l’Etat-providence, belle idée, ont failli car il faut maintenant constater que l’égalité est ruineuse dans la durée. D’autant plus ruineuse que pour assurer son existence politique, la gauche a besoin de précarité dans la société. C’est paradoxalement son fonds de commerce.

Et personne ne contredira le fait que soixante-dix ans de collectivisme en Union Soviétique n’ont pas donné les résultats attendus par Marx.

Alors on a trouvé un consensus que l’on appelle social-démocratie, un compromis qui devait allier les atouts de chaque orientation, mais qui dans les faits en allie aussi les tares. L’inconvénient de cette formule hybride est certainement le frein à la création de richesse qu’elle induit par le découragement progressif des détenteurs de capitaux.
En revanche, sa force est d’éviter qu’une situation révolutionnaire ne s’installe dans une société où une grande masse de gens précarisée n’aurait plus rien perdre, privée de filet social et de perspectives. Victor Hugo et Dickens ont dramatiquement dépeint cette société-ci.

La social-démocratie ralentit certes l’approche d’une révolution mais freine la création de richesse… dont l’Etat-providence a besoin. Sommes-nous dans un cul-de sac ?Apparemment, il est impossible de placer le curseur du compromis à un point d’équilibre parfait satisfaisant pour tous dans la durée. La solution est-elle dès lors extérieure à la dualité capital versus partage ? En logique, oui, il faudrait l’avènement d’un nouveau paradigme.

Mais aurions-nous touché un point philosophique lié à la condition humaine ? Nous sommes peut-être condamnés à vivre dans l’imparfait. Adam et Eve ont été chassés du jardin d’Eden, c’est un signe.

 

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