L’avenir d’Annecy passe par l’image


Avec plus de 1000 emplois, 200 entreprises , un chiffre d’affaires annuel de 75 millions d’euros, et déjà 400 étudiants en formation, le monde de l’image a solidement pris pied à Annecy. Il le doit au Festival international du film d’animation et au MIFA, le marché international du film d’animation, événements qui se dérouleront en juin sous l’égide de CITIA.

Ambiance studieuse et concentrée dans les locaux de CITIA, mardi 12 avril à Annecy. L’établissement public de coopération culturelle (EPCC) accueille Christian Monteil, le président du Conseil général de Haute-Savoie qui vient prendre le pouls de la filière de l’image animée (Sur notre photo Laurent Guette – CG74: Christian Monteil à la rencontre des équipes de  CITIA, aux côtés de Patrick Eveno, Joël Baud-Grasset et Dominique Puthod). Une filière réunissant sous la même bannière, la culture,  l’économie, la formation et la recherche, et qui pèse toujours plus dans le développement de la Haute-Savoie. Elle compte plus de 1000 emplois directs dans 200 entreprises  pour un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros par an et accueille quelque 400 étudiants répartis dans différents lieux de formation.

Evénements reconnus

Avec 25 salariés permanents et une vingtaine de stagiaires de diverses nationalités, actifs jusqu’au prochain Festival International du film d’animation, du 6 au 11 juin,  le cœur de CITIA bat  tout entier au rythme de l’image en mouvement.  CITIA est l’organisateur et l’animateur de la 51e édition de cet événement en tête du box-office mondial. Un événement auquel s’est ajouté avec autant de succès, le MIFA, marché international du film d’animation, dont la 26e édition se déroulera du 8 au 10 juin, également sur les bords du lac d’Annecy.  La ruche est calme mais affairée pour préparer ce double événement qui devrait enregistrer quelque 150 000 entrées au festival et la visite de 2000 accrédités au MIFA.

Spécialistes de l’image animée, étudiants en communication, en graphisme, en logistique, en informatique, de Haute-Savoie mais aussi de Chine, de Taïwan ou d’Amérique du Sud, tous préparent assidûment  cette semaine de l’image qui fait vibrer Annecy et réunit sur la célèbre promenade du Pâquier la population autour d’une toile.

Depuis toujours, des bénévoles – plus de 200 par an- contribuent  eux aussi au succès de cette manifestation.  « Pour les jeunes, c’est un passeport pour l’emploi », explique Patrick Eveno, directeur de CITIA.  Au cœur de l’économie d’Internet, la filière de l’image s’est peu à peu inscrite dans le paysage local. « Le territoire  très attractif naturellement a permis de fixer les entreprises », ajoute-t-il, lui prédisant un bel avenir. Frais émoulus de l’Ecole des Gobelins et bientôt de Sciences Pô Grenoble – qui va délocaliser une quarantaine d’étudiants à la prochaine rentrée universitaire-, les talents trouvent dans les entreprises matière à s’exprimer.  « Ils n’ont que l’embarras du choix pour trouver un emploi », insiste Patrick Eveno.

Fonds d’aide du département

Avec le soutien du département de la Haute-Savoie, de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) et  l’implication de l’Université de Savoie, CITIA a favorisé en cinq ans  la création de sept formations très pointues. En outre, un fonds d’aide à la production audiovisuelle d’animation numérique est financé par le Conseil général. Accessible aux concepteurs dès que 70% du financement d’une oeuvre est bouclé,  elle peut atteindre jusqu’à 150 000 euros par projet, sur un ou deux ans.  En contrepartie, les PME doivent s’installer en Haute-Savoie  et y créer des emplois. Elles peuvent encore profiter du fonds d’aide de la région Rhône-Alpes et d’un crédit d’impôt accordé par l’Etat.  Enfin, CITIA inscrit son action en partenariat avec le pôle de compétitivité Imaginove, basé à Lyon. De quoi accompagner bien des vocations.

Nouveaux investissements

En retombées économiques, la Haute-Savoie y gagne. Reste que des efforts pourraient encore être faits, notamment au niveau national. Une récente étude de McKinsey a évalué à 60 milliards d’euros la valeur ajoutée apportée par l’économie d’Internet en France dans laquelle s’inscrit la filière image, soit 3,2% du PIB. C’est plus que l’agriculture, l’énergie et les transports. Un secteur qui pourrait représenter quelque 130 milliards d’euros et 5,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2015.  Mais les prévisions très positives en termes de croissance et de créations d’emplois reposent toutefois sur de nouveaux investissements des pouvoirs publics et un rattrapage en nombre de PME.

« Pour sa part, la Haute-Savoie va lancer un projet d’investissement de 130 millions  d’euros à partir de 2011 », a rappelé Christian Monteil à propos des autoroutes de l’information, support indispensable au développement du monde de l’image. « Le Conseil général a délibéré sur sa quote-part de 12 millions d’euros et attend le vote de la Région Rhône-Alpes  pour un montant identique».  Ce projet ambitieux s’articule autour d’un maître d’ouvrage et d’un concessionnaire et repose également sur le Grand emprunt lancé par l’Etat français, et des fonds européens.

 

 

 

 

 

 

 

 

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