Philipp Hildebrand démissionne de son poste de président de la BNS et son prédécesseur, Jean-Pierre Roth, commente sur les ondes de la Radio romande: «Philipp Hildebrand n’avait pas d’autre choix car il a commis une faute en tolérant l’opération de son épouse. Il aurait dû vendre immédiatement. Il aurait dû se débarrasser des dollars car il savait qu’il allait prendre une décision importante».
Philipp Hildebrand avait réussi à maintenir le franc à un niveau supportable. Son départ est regrettable car il fragilise la BNS. L’exercice 2012 ne sera pas simple, avec une économie européenne qui s’enfonce dans la récession, poursuit l’ancien président de la BNS. Or le pays a besoin d’une BNS forte.
«Dans cette affaire, il n’y a que des perdants», déclare de son côté le député Fulvio Pelli sur les mêmes ondes. Sans réaliser qu’il y a quand même un gagnant politique, c’est Christoph Blocher. L’aveuglement du ponte radical n’a d’égal que l’imprudence d’Eveline Widmer-Schlumpf. Il y a deux jours à peine, la présidente de la Confédération soutenait officiellement Philipp Hildebrand, sans même attendre l’audition de l’intéressé par une commission parlementaire. De la part d’une ministre des finances, on aurait pu attendre un peu plus de clairvoyance.
Que cache cette affaire? Fallait-il écarter du pouvoir une personnalité qui défend les intérêts suisses et pas forcément de quelques financiers de taille grande ou moyenne?