Pas la peine de chercher un chariot à bagages sur les quais!
PAR EDGAR BLOCH
Que l’on descende du train ou que l’on s’apprête à entreprendre un voyage lourdement chargé, ils ne sont tout simplement plus à disposition des usagers depuis quelques semaines. Les CFF n’ont cure des familles avec enfants en bas âge, des personnes âgées et autres utilisateurs potentiels qui les trouvaient bien commodes. Pour deux francs, il était possible de les emprunter sur le périmètre des grandes gares, par exemple celle de Lausanne. Le problème, nous confie l’un des employés affectés au service d’information des voyageurs, c’est qu’un grand nombre de ces fameux chariots n’était pas remis en place ou qu’on les retrouvait égarés dans les rues, plus ou moins avoisinantes des grandes stations ferroviaires.
Ni une, ni deux, les stratèges de la grande régie ont donc décidé de les supprimer, en toute discrétion, sans crier gare. On aurait pu envisager de remplacer la pièce des deux francs de caution, apparemment trop peu dissuasive, par une tune de cinq francs. Rien à faire. Le problème c’est qu’aucune assistance aux usagers n’est désormais offerte. A moins de réserver des jours à l’avance. Le mot d’ordre est: débrouillez-vous. Or, il y a belle lurette que les fameux porteurs ont disparu. Face aux réactions qui sont nombreuses, on réfléchit à engager peut-être des étudiants, a osé l’employé.
Les rares qui se nourrissaient encore d’une quelconque illusion au sujet des CFF et de leur sens du service public n’ont plus qu’à emprunter la voiture s’ils sont chargés. D’autres s’interrogeront sur la nécessité du chariot à bagage par rapport à une certaine image à donner de l’importance de la place touristique helvétique. Mais là je m’égare: et vive le monopole!
Il ne reste des chariots à bagages que dans les gares des aéroports (GVA, ZRH), d’où l’idée suivante pour les voyageurs, par exemple de Genève-Aéroport à Lausanne: prenez le chariot à bagages avec vous dans le train!