NYC ou l’incroyable énergie d’une ville tentaculaire


Vous avez beau y être allé plusieurs fois, revenir à New York est toujours un choc culturel.

PAR MARC SCHINDLER

La magie de la Grande Pomme commence quand l’avion survole Manhattan la nuit, avec ses milliers de lumières à l’infini. Vous avez récupéré votre valise après l’interminable queue pour contrôler votre passeport, le policier a pris vos empreintes et la photo de votre visage, ça y est, vous êtes à NYC, comme disent les Américains.

Vous ressentez le pouls de la ville qui ne dort jamais. Votre taxi descend la mythique 5e Avenue à minuit, avec sa circulation frénétique sur quatre files. Les gigantesques panneaux publicitaires vous sautent en pleine figure. Les enseignes des marques les plus prestigieuses – it’s the place you have to be! – les boutiques de luxe, la foule multi-ethnique qui traverse les rues, les restaurants ouvert 24 heures sur 24. Et le bruit qui vous agresse: la sirène des pompiers, des ambulances et de la police, les embouteillages permanents, les chantiers qui travaillent jour et nuit, les livreurs qui déchargent en pleine nuit et les semi-remorques qui filent vers le New Jersey. La semaine de 35 heures, New York connaît pas!

Ce qui est fascinant, c’est l’incroyable énergie de cette ville tentaculaire. L’immobilier est en plein boom, on construit partout des gratte-ciel gigantesques, les vieux quartiers sont rasés et remplacés par des logements et des commerces. On dirait qu’il y du travail pour tout le monde. Pour les cadres en costume cravate de Madison Avenue; pour les serveurs de restaurants, rapides et courtois; pour les ouvriers du bâtiment qui déjeunent sur le pouce, le casque sur la tête; pour les chauffeurs qui slaloment dans la circulation; pour les petits vendeurs de boissons au coin de la rue; pour les flics du NYPD, harnachés avec leur pistolet, leur matraque, leurs menottes et leur gilet anti-balles. Ici, on est vite engagé, si on a besoin de vous. Mais on est aussi vite viré!

Dans les rues de NYC, la misère vous saute aussi aux yeux. A deux pas des enseignes prestigieuses, ces vieux qui dorment sur le trottoir, ces Noirs qui vous tendent un gobelet pour une petite pièce, ces types fatigués qui écrivent sur un carton qu’ils sont sans abri depuis des mois. Aux Etats-Unis, les indemnités chômage ne durent pas longtemps et l’aide sociale ne permet souvent pas de vivre décemment.

Du travail, il y en a, mal payé, sans protection sociale, si vous acceptez d’être un de ces rabatteurs vulgaires et racoleurs déguisés en Statue de la Liberté ou en majorettes à demi-nues, qui essayent de vendre des billets aux touristes pour des restaurants ou des spectacles. Vous n’échapperez pas à Times Square, ce pièges à touristes, avec ses publicités tapageuses, ses boutiques de souvenirs et ses jeunes Asiatiques qui sourient en enregistrant leur selfies sur leur smartphone au bout d’une perche. A deux pas, il y a l’usine à rêves: Broadway et ses théâtres mythiques, ses comédies musicales – The Phantom of the Opera, Mamma Mia, Le Roi Lion, représentées depuis des années. C’est ici que travaillent les meilleurs comédiens, les meilleurs chanteurs, les meilleurs producteurs, les meilleurs metteurs en scène, les meilleurs techniciens du monde. Chaque année, une vingtaine de musicals sont lancés avec un budget de plus de 10 millions de dollars chacun. Je suis allé voir Someting Rotten, une parodie extravagante de Hamlet de Shakespeare, avec des comédiens-chanteurs-danseurs en costumes épatants et une mise en scène endiablée. It’s show time, folks! J’en suis sorti ébloui et ravi.

Pour découvrir NYC, il faut marcher sur la High Line, l’ancienne ligne de chemin de fer des abattoirs, transformé en promenade bucolique. Vous plongez dans des rues pittoresques, vous découvrez des entrepôts transformés en luxury condominiums qui se négocient jusqu’à 20 millions de dollars, vous verrez des parkings où les voitures s’entassent en hauteur. La dernière attraction, un must pour voir NYC d’en haut, c’est One World Observatory, une tour de 102 étages, où vous découvrez New York de 380 mètres à 360°. Une vision époustouflante, de la Statue de la Liberté à Central Park, l’Empire State Building et le Brooklyn Bridge. Les promoteurs attendent 3 à 4 millions de visiteurs par an. Cette tour est un symbole pour le maire de New York, la ville qui a tourné la page du 11 septembre 2001. En redescendant sur terre, vous comprendrez mieux, en vous arrêtant devant les deux fosses noires où coule l’eau et où sont inscrits les noms des victimes.

On peut aimer l’Amérique pour son esprit d’entreprise, son dynamisme, sa liberté de penser et de croire. On peut aussi la détester pour son arrogance, son goût pour l’argent, sa passion pour les armes, son patriotisme exacerbé. Mais l’Amérique vous fascinera par sa capacité à se relever et à aller de l’avant.

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Un commentaire à “NYC ou l’incroyable énergie d’une ville tentaculaire”

  1. Christian Campiche 16 août 2015 at 08:58 #

    Oui, NYC est une ville mythique, terriblement stimulante, mais un cas à part aux Etats-Unis. Le coeur de l’Amérique profonde est par contre souvent déprimant: http://www.lameduse.ch/2013/02/18/%E2%80%8Bla-nouvelle-orleans-une-exception-americaine/.

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