Le rapide parti de Milan 90 minutes plus tôt franchit l’ultime tunnel pour s’immobiliser en gare de Florence.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Il continuera vers Rome et Naples, mais je n’irai pas plus loin. Giovanna est au bout du quai, qui m’attend. Elle sera ma guide, ma cicérone dans cette aventure florentine.
Tout a commencé par un courriel reçu au printemps 2015. On m’informait que 16 citoyens florentins, bourgeois établis ou descendants d’antiques familles, avaient écrit une lettre à l’UNESCO à Paris.
«Nous, les soussignés, demandons que le centre historique de Florence, patrimoine de l’humanité, soit placé parmi les sites en danger immédiatement.» Le document n’est pas tendre avec la Municipalité. Il l’accuse, entre autres dangers, de livrer le centre historique à la spéculation immobilière, ni plus ni moins.
Les signataires s’inquiètent de la réaffectation du patrimoine protégé. Certes, palais et couvents d’une valeur souvent inestimable seront conservés, Dieu soit loué. Par contre, ils courent le risque d’être transformés en logements.
Cette mutation implique une rénovation et refonte complète des intérieurs selon des critères peu en phase avec le goût des architectes de la Renaissance. Le groupe des 16 s’insurge en outre contre le creusement de parkings et de tunnels destinés à permettre le passage du train à grande vitesse, le TAV, et de nouvelles lignes de tramway.
La lecture de la lettre à l’UNESCO me coupe le souffle.
Ces projets, condamne le document, sont susceptibles de «mettre en danger l’intégrité de l’héritage artistique du centre de la ville. En plus, ils ne sont pas compatibles avec les normes environnementales européennes et s’avèrent obsolètes avant même leur mise en service».
Parmi les monuments classés menacés figure l’ancien monastère de Santa Maria degli Angeli, qui comprend notamment l’émouvante rotonde de Brunelleschi, ainsi que l’époustouflante cathédrale Santa Maria del Fiore.
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