Née à Bizerte Saloua Mestiri est universitaire, elle enseigne dans un institut supérieur des beaux-arts. Poétesse tunisienne qui écrit en français, son texte est proposé par Sima Dakkus Rassoul.
Le ciel bistre
N’est ni de bruit
Ni de suie
Berceau feutré
Il est
Par l’Obscur prodigue
Douce constellation
Pour les affligés
Couvrant
De sérénité
Leurs profonds secrets
d’une rive… l’Autre, 2015
Enlacé par l’ortie…
j’ai la nostalgie de ce qui n’a pas été
placé en oblique
par l’horloge écarté
Un théâtre peuplé d’amandiers
aux racines dans les nuages, plongées
les lilas accrochés à ses bras
et les étoiles du midi pour reflets
j’ai la nostalgie de ce qui n’a pas été une contrée
où dansent les pierres
enlacées par l’ortie
et où les cyprès
sont proches des nuées
j’ai la nostalgie de ce qui n’a pas été
un poème où les chrysanthèmes
sont des lettres de feu allumées
par des cierges décrochés des cieux…
Que l’arbre qui écoute à ma fenêtre…
Que l’arbre qui écoute à ma fenêtre en soit
témoin
Que ce qu’il abrite sous l’écorce
Il le murmure au vent
Qui saura porter
Bien au delà de la maison
Jusque derrière la lourde tenture
Le secret qui plie et qui tord
Inlassablement son corps…
« Je te nommerai »
À paraître