Innovation et croyances, l’homme est un “mougeon”, le mouton se laisse tondre et le pigeon gobe tout


Si les bonnes idées font avancer l’humanité, ce n’est pas vrai pour les croyances. Il y a incompatibilité entre les dogmes et la recherche scientifique. Nous avons le droit de progresser par tâtonnement mais nous ne pouvons enfermer nos esprits dans la magie, fut-elle empreinte de spiritualité. La science-fiction (SF) est née à Genève, en 1816, avec l’écriture de Frankenstein par Mary Shelley. Dans les ouvrages de SF, comme dans les fameux livres classés sacrés et dits révélés, l’imagination est débordante. La SF fait progresser la recherche en excitant les esprits.

L’avènement de l’intelligence artificielle pourra-t-elle sonner le glas de la connerie naturelle ? Avec Socrate naît la liberté d’expression dans notre société occidentale. Pourtant, après 
25 siècles, la liberté de pensée est toujours combattue par les lois et les constitutions. Ce refus de l’évolution des connaissances, de la connaissance, est destructeur de valeurs et de progrès. Aujourd’hui, tous les Terriens sont voisins. Nous partageons l’information et le savoir instantanément. Nous sommes tous contemporains et nos malheurs sont le résultat d’erreurs humaines. Ces erreurs sont inscrites dans nos coutumes, nos usages. Nous les connaissons mais elles sont source de pouvoir pour certains clans.
 L’Homme est un mougeon – le mouton se laisse tondre et le pigeon gobe tout.

Nous serions gouvernés par des 
algorithmes. Ne serait-ce pas plutôt par des menteurs et voleurs ? Ou, notre lâcheté ne serait-elle pas responsable des désastres actuels ? Le savant universel n’existe plus. La science, les découvertes, les connaissances sont en expansion, comme notre univers. L’environnement, le cadre, les conditions évoluent constamment. Nous devons trouver des réponses à des questions que même la SF n’ose pas imaginer. Nous sommes condamnés à vivre ensemble pour ne pas nous autodétruire. Ce n’est pas ce qui apparaît dans les actualités. C’est à cause de notre silence. Si nous nous cachons derrière des algorithmes, nous reproduirons notre stupidité. Il est urgent d’enseigner la philosophie dès l’école primaire.

Marignan 1515. Thomas More, 1516, publie Utopia, un essai critique de sa société. Ses idées pour changer la Grande-Bretagne étaient si révolutionnaires que 20 ans plus tard le roi lui coupa la tête. Il n’est pas toujours agréable d’être inventeur, précurseur et innovant. Le sens du mot utopie a évolué pour signifier une idée irréaliste. Pourtant, une utopie partagée devient une réalité et ne sommes-nous pas dans l’ère du partage ? Après avoir construit les outils, Google, Facebook, Twitter, Snapchat… les maîtres des réseaux vont-ils se mettre à philosopher ? 
Le temps de la révolution numérique et de l’intelligence artificielle est venu. Nous pouvons dégommer nos élus et autres tricheurs sans risque de perdre la tête.

Narcisse Niclass – Editorial paru dans IROmagazine n° 29 / 2017

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Un commentaire à “Innovation et croyances, l’homme est un “mougeon”, le mouton se laisse tondre et le pigeon gobe tout”

  1. brigitte 28 décembre 2017 at 06:36 #

    Très réaliste

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