Fini les snacks gratuits sur Swiss depuis Genève, Röstigraben?


Selon une information de la “Sonntagszeitung”, les passagers de Swiss voyageant avec le tarif avantageux Light et partant ou arrivant à Genève, devront payer un supplément pour se restaurer à bord des avions.

PAR GÉRARD BLANC

Il en sera de même pour le café. Par contre, les passagers partant de Zurich ne seront pas touchés par cette économie de bouts de chandelles. L’eau minérale et le chocolat ne seront pas touchés.

Certes, de plus en plus de compagnies régulières s’alignent aujourd’hui sur le concept de leurs concurrentes lowcost et différencient de plus en plus les prestations offertes dans une multiplicité de classes dans laquelle on perd souvent son latin. La chose est donc courante et serait passée inaperçue si Swiss n’avait pas fait de différence entre Genève et Zurich. Dans le cas précis, on ne peut que trouver la formule maladroite car, à plusieurs reprises, la compagnie porte-drapeau helvétique a eu des velléités d’abandon après être revenue à grand-peine poser ses avions à Genève.

Le fait que l’expérience se limite à Genève risque à nouveau d’être pris par le public romand  comme une nouvelle forme de Röstigraben, publicité négative dont Swiss pourrait bien se passer après les multiples bévues de communication. On pense notamment à celle qui consistait à parler, en août 2016 du programme « Geneva reloaded » qui aurait consisté au remplacement des vols de Swiss à Genève aéroport par par ceux de la compagnie lowcost Eurowings. Dans le journal “Le Temps”, le conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet avait alors déclaré : « Si Swiss quitte Genève, elle ne pourra plus prétendre à son titre de compagnie nationale ! ». Cette manière de différencier la Suisse romande de la Suisse alémanique laisse une désagréable impression de « déjà vu ».

Si cette mesure est applicable sur l’ensemble des trajets au départ de Genève, pourquoi ne l’est-elle pas sur les trajets Genève-Zurich ? La réponse qui viendrait immédiatement à l’esprit serait qu’il ne faut pas mécontenter les passagers qui utiliseraient ce parcours pour prendre des correspondances pour des vols long-courriers au départ de Zurich. Cela confirmerait l’autre déclaration indiquant que le snack payant n’intervient pas non plus pour les seuls vols long-courriers Swiss au départ de Genève, à savoir la desserte de New York. On peut se demander aussi si d’autres économies sont prévues par le groupe Lufthansa qui gère Swiss, à savoir des suppressions de vols ou de personnel ou encore la suppression totale ou progressive des vols de Swiss au départ de Genève. Certes, Swiss n’est pas Swissair, mais il reste que le choix de la marque Swiss a bel et bien été motivé par la volonté de donner une image nationale. Cette notion reste encore ancrée dans les esprits.

D’autres questions fusent comme par exemple: pourquoi Genève plutôt que Zurich pour «ce test de laboratoire»? Une expérience zurichoise n’aurait-elle pas été plus probante? Ou, au contraire, plus catastrophique? Sur ce sujet, comme sur d’autres, le service de presse de Swiss ne dit pas grand-chose, hormis son communiqué officiel plutôt lacunaire, dans lequel il précise néanmoins: «Swiss continuera à renforcer son engagement envers Genève et toute la Suisse romande».

Je pars

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