Camille Krafft, cette journaliste que Christian Constantin désignait sous le vocable de Cocotte, avait pointé il y a peu dans Le Matin Dimanche la personnalité de CC.
PAR STÉPHANE RIAND*
Le travail de l’investigatrice avait été si scrupuleux que Cri Cri d’Amour avait été contraint de se cacher dans sa tanière d’Octodure. Même ses fans communicants, Nicolas Jacquier (Le Matin) et Stéphane Fournier (Le NF) ne dissertaient plus à son sujet. Et puis vint le faramineux transfert de Cunhas, vingt millions in the pocket, qui permit à CC de parader un instant. Mais, et cela n’étonnera personne, cette poussière de communication ne pouvait suffire à l’Empereur, qui devait dénicher une autre ouverture pour apparaître à nouveau tel le phénix de l’information. La tactique mise en place sera reçue tel un coup de génie pour ses fans énamourés, de fumisterie pour ses critiques les plus acerbes. Toujours est-il que le voilà interlocuteur de Tamedia avec qui il papote pour sembler appartenir à la confrérie du sauveur de la presse. Comme si CC n’a jamais travaillé pour un autre patron que Napoléon Elvis God de la Rue des Amandiers. Sachant bien avant de rencontrer Supino que Le Matin était mort – un décès auquel il a partiellement participé en étant un des héros quotidiens du journal -, le boss de Sion tente le coup du Matin sportif, un média à la gloire du foot, du FC Sion et de sa pomme reverdie. Mais ce micmac de pacotille n’est qu’une joyeuse entrée pour le flappi des Rouge et Blanc. Il lui faut plus.
Et c’est là que le choucroutier nous fait une Pepe, un tacle entre les deux oreilles du Nouvelliste. Pour comprendre ce dont il s’agit réellement, il faut bien saisir que l’idylle de près de trente ans entre le NF et CC (qui n’est pas finie, rassurez-vous !) n’est à comparer qu’avec les plus grands amours de la littérature, Tristan et Iseult, Romeo et Juliette, ou plus adéquatement, Astérix et Obélix. Le NF a été le porte-parole dythirambique de Christian Constantin, dont le fidélissime servant fut Stéphane Fournier, et la dernière Lolita, Christophe Spahr (allez CC, engage-les tous deux au Matin Sportif, tes millions t’autorisent les meilleurs serviles !). Le NF a toujours été l’ineffable serviteur de Cri Cri d’Amour, vendeur d’abonnements, sponsor communicant, marchand de choucroute, transmetteur de fanfaronnades. Et on veut nous faire croire aujourd’hui que les éditoriaux amicaux de Vincent Fragnière, le rédacteur en chef du NF, seraient à la source du boycott communicationnel de l’Ayentôt Christian. Mais quelle foutaise !
Camille Krafft a raison. La seule comparaison raisonnable permettant de saisir la situation est Donald Trump. Voilà l’homme que l’on dit le plus puissant de la planète qui embrasse Vladimir Poutine et le dédouane de tout rôle pervers lors de la dernière élection américaine et qui revient sur scène aux États-Unis pour infirmer ses dires et bénir la version opposée de ses services secrets.
La prochaine étape est donc toute tracée : une grande messe de réconciliation.
Peut-on espérer pour Vincent Fragnière qu’il n’accepte pas ce jour-là d’être l’officiant traitant (le servant de messe) ? Mais je dois dire qu’il y a pire, tel ce cardinal qui, après avoir aimé en sacristie ce petit enfant, va donner la communion à sa sainte mère.
Bonjour à tous les amis de la choucroute, qui me font penser intensément à ces chrétiens du Kansas qui, dans tous les counties, ont voté pour Donald, convaincus de la sagesse de son perruquier !
*Avocat-notaire à Sion, cofondateur du journal en ligne L’1dex.
