Les Américains paieront plus cher leur Coca-Cola! Réjouis du malheur d’autrui, les médias européens titrent sur les méfaits du protectionnisme, façon Trump. A les lire et à les écouter, la révolution n’est pas loin, elle emportera Trump. Ces diffuseurs d’information prennent sans doute leurs souhaits pour des réalités.
Ils s’illusionnent aussi quand ils commentent l’échec du mariage du siècle entre deux fabricants de puces pour smartphone, l’Américain Qualcomm et le Néerlandais NXP. La presse économique parle de vengeance de la Chine qui a mis son veto à la fusion. L’analyse est probablement juste mais les conséquences ne seront pas celles attendues. Trump ne perdra pas sa couronne.
Tout le monde tire sur Trump, ce grand Satan qui ressemble à un éléphant dans un jeu de quilles. Mais Trump n’est pas fou. Tout au plus est-il le chef d’orchestre d’un système devenu fou. Par le sentiment de puissance qu’il engendre chez les protagonistes qui maîtrisent le mieux les règles du jeu capitaliste. Sur les dix plus grandes multinationales dans le monde, huit ont américaines. Le dollar règne encore et toujours.
On oublie surtout que Trump n’agit pas seul. Il est entouré de faucons, eux-mêmes épaulés par une administration à la botte des faucons. On a raillé Trump lorsqu’il a rencontré Poutine à Helsinki. Mais qui se trouvait à ses côtés, à la table du sommet? Mike Pompeo, ex-chef de la CIA! Qui oserait affirmer que ce dur entre les durs – une statue de pierre n’oserait pas le regarder dans le blanc des yeux – donnerait au dogue russe le bon Dieu sans confession?
Trump ne tombera pas, puni par des Américains qui voudront lui faire payer des promesses qu’il ne peut pas tenir. Avant lui, tant Bush Junior que Barack Obama avaient déjà tenu bon après deux krachs financiers de grande ampleur, en 2001 et 2009. Trump ne tombera pas parce que la guerre le maintiendra au pouvoir. Comme la guerre d’Irak a maintenu Bush en 2003 et celle de Syrie Obama en 2011.
Christian Campiche
