Location de logements de vacances, attention aux arnaques !


La location d’un logement de vacances entre particuliers passe de plus en plus par Internet.

PAR GÉRARD BLANC

Petites annonces, hébergements labellisés, plates-formes communautaires, le choix est vaste, mais pas toujours sans risque.

Les catalogues en format papier proposant des logements de vacances  ont tendance à disparaître et cèdent la place à des sites tels qu’Abritel, Papvacances, homelidays, leboncoin, airbnb, housetrip, etc. Des centaines de milliers de logements appartenant à des particuliers  sont ainsi mis en location pour les vacances. Les intéressés y trouvent non seulement toute une panoplie d’informations sur la taille du logement, sa situation, les aménagements, les prix, les disponibilités, des photos, mais aussi des commentaires de la part des personnes y ayant séjourné. Toutes ces informations sont, en principe, idéales, car elles facilitent la recherche, le choix et l’organisation d’une location de vacances. 

Sauf qu’il y a un revers à cette médaille et, sans vouloir immédiatement tomber sur certaines de ces agences, il faut constater que, selon l’intermédiaire choisi, la transaction peut être plus ou moins sécurisée. Les sites de publication de petites annonces sont ceux qui présentent le moins de garanties quant au sérieux de l’annonce. Si vous passez par l’un d’eux, il faut rester vigilant. Les sites qui servent de simples intermédiaires portent le nom de « players » et se bornent à reproduire les propositions de logements que le loueur proposera sous forme d’annonce payante. Ceux-là peuvent être la proie d’annonceurs frauduleux. Il peut s’agir de logements qui ne sont plus disponibles depuis longtemps, voire même qui n’ont jamais existé. Certes, les « players » affirment, comme Vacances.seloger.com, que les annonces sont scrupuleusement vérifiées et que les annonces frauduleuses sont écartées. Ces organismes prennent soin d’ailleurs de se protéger dans leurs copieuses conditions générales en mettant, par exemple, en garde leurs lecteurs par des phrases telles que “vacanciers, évitez les arnaques avec notre guide spécial”. Mais n’intervenant pas dans les transactions, ils se dédouanent de toute responsabilité envers les consommateurs en cas d’annonces frauduleuses ou de non-conformité du bien au descriptif.

Il arrive parfois que le client doive payer sans avoir la certitude que la maison soit bien disponible. Certains cas se sont présentés lorsque le locataire arrivait sur place et que le logement était déjà occupé. Mais l’arnaque la plus fréquente consiste en une l’annonce au prix défiant toute concurrence. Le prétendu loueur vous encourage à ne pas louper l’affaire en envoyant un acompte de 50 à 80 % du prix total. Le locataire ne verra jamais la couleur du logement en question et son argent aura atterri dans la poche d’un escroc. Deuxième piège connu : une agence immobilière affiche de belles offres en ligne hébergées sur un portail reconnu. Vous y trouvez votre bonheur et l’agence vous propose de traiter en direct pour éviter la commission du site. Prudence ! Il peut s’agir d’une fausse agence.

Des  escrocs sévissent parfois sur Internet en usurpant l’identité de particuliers ou d’agences immobilières. On trouve sur des sites de défense des consommateurs des exemples éloquents, comme celui-ci : « Le coût de la location que je convoitais était de 4800 euros, mais comme stipulé dans le contrat, si je payais comptant à la réservation le prix passait à 4320 euros. Une telle réduction ne se refusant pas, j’ai fait un virement sur le compte bancaire du loueur en Espagne. J’ai reçu ensuite l’accusé réception du paiement de sa part avec une promesse d’un contact 15 jours avant mon arrivée sur place pour régler les derniers détails. J’appelle le pseudoloueur et lui demande de m’envoyer le contrat de location ce qu’il fait le jour même, après m’avoir appelé au téléphone pour s’assurer que je ne plaisantais pas. Méfiant je lui demande un justificatif de propriété et une copie de sa carte d’identité qu’il m’envoie sans tarder. Deux jours après, Papvacances m’appelle pour me demander si j’avais finalisé la transaction avec cette personne, et lorsque je leur ai dit que oui, l’agence m’a signalé qu’il s’agissait d’une arnaque et que le logement avait été vendu pour la période demandée depuis longtemps.» Comment de telles choses peuvent-elles se produire ? Elémentaire, mon cher Watson : un escroc se fait passer pour un locataire potentiel auprès du loueur dont il a récupéré les preuves de confiance (acte de propriété, carte d’identité…). Avec ces documents, il usurpe facilement son identité pour conclure la location ! Pour éviter cette arnaque envoyez une requête de vérification au site hébergeur de l’annonce. Si d’autres personnes ont été abusées, vous éviterez le piège.

«Ne pouvant attendre pour louer un logement de vacances, je pousse mes recherches et trouve une belle maison sur la Côte d’Azur sur le site d’Abritel. L’annonce comporte 5 ou 6 commentaires de clients vantant les mérites de la location. J’envoie un email au propriétaire qui me répond dans la journée. Je lui réclame un contrat. Il m’explique qu’il n’est pas en France actuellement, mais en Espagne pour raisons professionnelles. Dans son contrat, je découvre une clause qui stipule que si je payais tout à la réservation je bénéficierais de 10% de réduction. Méfiant, je fais semblant de ne rien avoir décelé et demande un justificatif d’adresse et une copie de sa carte d’identité qu’il m’envoie immédiatement. Je pousse mon enquête, et après plusieurs rebondissements, j’arrive à trouver le vrai propriétaire de la maison qui évidemment n’était au courant de rien et s’était simplement fait pirater son compte Abritel. »

Dans la recherche d’un logement de vacances, il  faut avant tout ne pas croire au Père Noël et se dire qu’un piège se cache souvent derrière un prix ridiculement bas. Autre conseil, ne jamais payer par mandat cash du genre Western Union. Vous pouvez contrôler le professionnalisme de l’agence en allant sur des sites tels que Infogreffe.fr ou atout-finance.fr. Un bonne formule est aussi, sur un moteur de recherche, de taper le nom de l’agence suivi du mot arnaque et vous serez vite édifié.

De faux locataires existent aussi ! Ils réservent votre logement et vous adressent un virement… supérieur à la somme convenue, depuis l’étranger. Ils vous demandent logiquement de rembourser le trop-perçu, sur un compte français cette fois. Le délai de rétractation étant plus long pour les virements internationaux, l’escroc peut annuler son paiement alors qu’il a déjà touché le vôtre !

Le label est  une assurance contre les mauvaises surprises. En Suisse, Interhome appartenant  au groupe Hotelplan est l’une d’entre elles ou encore Cuendet en Italie. En France, Gîtes de France et Clévacances sont des agences labellisées. Attention : un logement « classé » n’est pas un logement « labellisé ». Les critères appliqués aux locations labellisées sont plus stricts que ceux retenus pour les logements seulement classés (de 1 à 5 étoiles). Cela explique que le nombre de logements classés soit en chute libre. Le classement d’un bien ne repose que sur les équipements, les services au client, l’accessibilité et le développement durable. Contrairement aux labels, il ne tient pas compte de l’environnement extérieur (nuisances) ni de la qualité de l’équipement (peu importe que la vaisselle soit dépareillée, tant que le nombre de couverts y est). Mais précisons quand même que pour l’un comme pour l’autre, vous êtes sûr que le logement a été visité et validé.

Sources : Tourisme-Espaces, Ouest-France, Que choisir, Le Figaro

Je pars

Tags: , , , , , , ,

Mentions légales - Autorenrechte

Les droits d'utilisation des textes sur www.lameduse.ch restent propriété des auteurs, à moins qu'il n'en soit fait mention autrement. Les textes ne peuvent pas être copiés ou utilisés à des fins commerciales sans l'assentiment des auteurs.

Die Autorenrechte an den Texten auf www.lameduse.ch liegen bei den Autoren, falls dies nicht anders vermerkt ist. Die Texte dûrfen ohne die ausdrûckliche Zustimmung der Autoren nicht kopiert oder fûr kommerzielle Zwecke gebraucht werden.