Sérivores, Le Croque-mort


© SRF/HLAVACEK Sava

… que la mort est une réalité, mais la violence non une fatalité.

Pour qui se pourlèche les babines à l’idée de sa série à regarder, est arrivé en 2013 sur le marché, comme on dit désormais pour la culture, une série suisse, le Croque-mort, bien conçue, interprétée et réalisée. Un casting remarquable de Ruth Hirschfeld tout en diversité. Succès fracassant.

Le Croque-mort, Luc Conrad, dirige une entreprise de pompes funèbres à Aarau. Son interprète, Mike Müller, comédien si bon et au jeu si complexe qu’il met au défi ses partenaires. Si ce n’est l’autre personnage atypique, son jeune assistant, l’acteur Reto Stalder, doux gothique. Un duo en harmonie et drôle. Autre tandem avec Barbara Terpoorten, dans le rôle d’Ana-Maria Giovanoli, la commissaire qui a remplacé Luc Conrad, son ancien collègue, et qui entretient une relation amoureuse avec lui .

Histoire intéressante, personnages bien campés, masculins et féminins, avec une belle fibre humaine et bien dirigés marquent l’ensemble de la réalisation du Croque-Mort. Non seulement l’écriture des dialogues est savoureuse, mais la version originale en suisse allemand fait partie du charme de cette série. Actuellement, les épisodes de la saison 4 de 2016, sous-titrés en français, sont en cours de diffusion sur la RTS.

De l’humour et une certaine vision de la vie, se dégage de cette série qui ne focalise pas sur l’attrait de la violence côtoyant les morts. L’hémoglobine n’est pas mise en scène de manière démonstrative, mais comme un phénomène qui, grande qualité, souligne les maux de la société et les agissements dans l’ombre productrice de destruction et de mort.

La dimension sociale est très finement travaillée et cela explique sans doute son succès au même titre que les séries nordiques. À l’heure où la culture est censée être une question de goût et de couleur, il est opportun de mettre en valeur les qualités des séries que l’on range, à tort parfois, parmi les oeuvres mineures.

Le succès du Croque-mort suisse apparaît comme le résultat mérité d’un grand professionnalisme à visage humain. Le personnage qui n’arrive pas à quitter la peau de l’ancien policier qu’il a été ajoute une épaisseur supplémentaire à cette série d’enquêtes, qui, décidément, réchauffe cette fin d’hiver.

Sima Dakkus Rassoul

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