Impressions du salon – Plus c’est gros, plus c’est beau!


Le salon de Genève a une particularité, c’est le seul salon mondial où le pays qui reçoit n’a pas de constructeurs. Par ce fait même , il n’a pas tendance à mettre sa production nationale en avant. Ce qui n’empêche pas ce salon de garder toujours son pouvoir de faire rêver .

L’édition 2019 fut paradoxale. Un point qui m’a interpellé, c’est la disparition d’une surface dédiée aux véhicules propres appelés “verts”. Elle existait encore en 2017. Cette évolution se situe à l’opposé du discours actuel (pollution, réchauffement climatique, biodiversité,  matières premières, recyclage, etc… ). Les constructeurs diluent la réponse dans “l’hybridité”. Que veut dire ce mot politiquement correct? Une adaptation aux nouvelles normes, d’accord, mais une hybridité rechargeable ou pas, légère ou pas?

Autre fait marquant: l’inflation du volume, donc de la masse, et la diminution très importante de la surface vitrée latérale et arrière. Comme les gens adhèrent, les constructeurs suivent, il faut bien vendre…

L’inflation du volume se traduit par le succès mondial des “SUV”. On redécouvre le côté pratique des breaks mais “bodybuildés”. Plus c’est gros, plus c’est beau! La calandre, l’échappement alors que les nouvelles normes poussent les constructeurs à réduire leurs moteurs: cherchez l’erreur! Gabarit de plus en plus gros, sans que le volume intérieur y gagne. On le fait passer pour de la sécurité! Le problème étant que les infrastructures, elles, n’ont pas changé. Routes, autoroutes, rues des villes et du périurbain, parkings, box requièrent pourtant une voiture plus basse, moins lourde, tout en occupant bien évidemment moins de surface au sol.

La fameuse surface vitrée latérale et arrière a très fortement diminué au fil des ans. On fait passer cela sur l’autel de la sécurité aussi. Résultat, des voitures difficiles à conduire et tristes, manquant de luminosité. Pour palier ces défauts on met un toit en verre. Inconvénient, le verre est lourd et on le met sur la partie la plus haute de la voiture, ce qui va à l’envers de la tenue de route. Pour palier aussi les défauts au niveau des angles morts et de la visibilité, créés par ces modèles, on pose des ” bip-bip ” ou des caméras, voire les deux, génératrices, même de manière infime, de CO2.

Pour être “positif “, tout ce que je vous ai dit précédemment résulte de tendances liées à la mode. Et la mode change. Donc gardons espoir. Même dans une volonté politique de faire avancer les choses dans le bon sens. Un exemple au Japon, le “Kei Car”, véhicule à surface plus réduite pour rentrer dans les grandes villes japonaises et cela depuis de nombreuses années. Les jeunes générations vont certainement nous faire prendre le tournant dans le bon sens. Je ne pense pas que la voiture soit morte, mais elle doit évoluer comme toute chose, pensons au téléphone de nos grands-parents, comparé au smartphone actuel. Gare à trop de nostalgie.

Augustin Le Miere

Photo ALM

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